L'équipement du Légionnaire
LE GLAIVE
"VORENUS, le glaive à la main, leur fait front et lutte corps à corps..." (CESAR, BG, V, XLIV)
Quel type de glaive les soldats romains utilisaient-ils durant le premier siècle avant JC ?
Cette question trouve une réponse évidente chez la plupart des spécialistes : un gladius Hispaniensis. Se basant sur les textes de Polybe et sur la (très tardive) Suma Byzantine, on considère donc que les Romains ont emprunté un modèle d'épée aux habitants de l'Hispanie.
Les sources archéologiques :
Le corpus des glaives tardo-républicains s'est nettement renrichi durant les dernières décennies. Nous allons donc essayer de faire un point sur l'état des connaissances.
Voici les caractéristiques générales du glaive d'époque tardo-républicaine. Le glaive est une arme possédant une lame droite, à double tranchants, relativement courte et assez large, avec une pointe marquée. Utilisé principalement pour l'estoc, le glaive pouvait aussi servir pour frapper de taille. Le glaive était muni d'une poignée en bois, dont la garde et le pommeau vennaient enserrer la main pour une meilleur préhention.
Fourreau de glaive © Yann Kervran
LE BOUCLIER
Le bouclier (scutum) de la fin de la République ne diffère pas de celui de l’époque de Polybe. Avec le glaive et le pilum, c’est un élément essentiel de la panoplie du légionnaire. Il est globalement ovale avec une spina en bois, un umbo en fer en forme d’amande et des orles en fer. Sa forme incurvée et sa grande taille, bien visible sur le bas relief de l’autel de Domitius Ahenobarbus, assure une grande protection à son porteur.
Curieusement, le seul exemplaire conservé pour notre période, retrouvé en Egypte (Kasr el Harit), est constitué de plusieurs couches de bois recouvertes de feutre sans élément métallique (ni umbo , ni orles).